Burkina : Un besoin de financement de 35 milliards de francs CFA pour une éducation en situation d’urgence

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Des élèves ont repris le chemin des classes dans un contexte d’insécurité ayant occasionné la fermeture de 4 148 établissements d’enseignement préscolaires, primaires, post primaire et secondaire dans plusieurs régions du Burkina Faso, selon le Rapport statistique mensuel de données d’éducation en situation d’urgence du 31 mai 2022. L’appel humanitaire pour l’éducation en situation d’urgence dans notre pays est évalué à 54 millions U$ (soit plus de 35 milliards de francs CFA) et n’est financé qu’à hauteur de 4%.

A la date du 31 mai 2022, le nombre d’établissements scolaires fermés au Burkina Faso est passé de 4 148 à 4 258, soit une hausse de 110 structures éducatives, selon le rapport statistique mensuel de données d’éducation en situation d’urgence. Ces fermetures qui représentaient environ 16,96 % des structures éducatives privent 708 341 élèves soit 339 260 filles (47,90%) et 369 081 garçons (52,10%) d’éducation, mentionne ledit rapport. Elles affectent également 20 763 enseignants soit 6 683 femmes (32,19%) et 14 080 hommes (67,81%).

Parmi les régions ayant vu leur nombre d’écoles fermées croître, la région de l’Est vient en tête de liste (25,26 %), suivie de la région du Sahel (22,82%). Le développement du secteur de l’éducation est une priorité importante en faveur de laquelle le gouvernement burkinabè s’est engagé. Pour traduire cet engagement en acte concret, le ministère de l’Education nationale a adopté une stratégie nationale de l’éducation en situation d’urgence.

Avec les délocalisations scolaires, des espoirs existent pour l’avenir de ces élèves. Comparativement à ce que mentionne le rapport d’avril 2022, le nombre d’établissements délocalisés est de 107 et répartis dans cinq régions que sont : la Boucle du Mouhoun, le Centre-nord, l’Est, le Nord et le Sahel. Ils sont composés de 01 CEEP, 20 écoles primaires et 66 établissements post-primaires et secondaire accueillant 18 340 élèves dont 50,45% de filles et 679 enseignants.

Faisant allusion aux 2,6 millions d’enfants et adolescents âgés de 6 à 17 ans non scolarisés dans la région du Sahel, la représentante résidente de l’UNICEF au Burkina Faso a fait ce triste constat : « les filles et les garçons qui ne sont pas sur les bancs de l’école voient non seulement leur éducation compromise mais sont plus à risque de subir des violences, d’être exploités, d’être contraints de se marier voire d’être recrutés par les groupes armés ». Pour répondre efficacement au besoin urgent de scolariser les enfants, l’organisation et ses partenaires déploient un soutien en formation des enseignants, en matériel pédagogique, en kits scolaires ou encore en construction de nouvelles classes pour accueillir les enfants déplacés, informe Sandra Lattouf.

Cela dans le cadre d’une campagne nationale de rentrée scolaire 2022-2023. En termes de réalisation, 56.305 kits scolaires ont été distribués dans l’ensemble du pays. La valeur de cet investissement est estimée à plus de 240.000 U$ (soit 165 millions FCFA).

A cela s’ajoute la mise à disposition de 308 classes (d’une valeur de 1 million U$ soit 670 millions FCFA) entièrement équipées qui bénéficieront à plus de 150 000 élèves sur les 10 prochaines années. Toujours dans le cadre de la rentrée des classes, l’UNICEF entend également renforcer son soutien à l’accès à des services d’eau, hygiène et assainissement améliorés dans les écoles. Dans cette même lancée, Mme Lattouf a annoncé le renforcement des efforts en faveur de la scolarisation et du maintien des enfants dans le système. Pour ce faire, des acteurs de la communauté éducative et des jeunes U-Reporters ont été mobilisés pour mener une campagne de sensibilisation auprès des communautés sur l’ensemble du territoire.

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