Ne méprisez pas les vieilles casseroles !

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Ma grand-mère paternelle était très pauvre. Veuve très jeune, elle vivait dans un logement insalubre avec ses deux enfants. Mon père a hérité de la belle lampe à pétrole, qu’il avait fait électrifier (quel dommage !) et de la série de casseroles en cuivre qui servait à la cuisine familiale. 

Cinq de ces casseroles avaient reçu un beau support en bois et trônaient au mur de la salle à manger de mes parents. La sixième, trop moche, avait été oubliée dans un coin. Je ne me voyais pas à mon tour décorer ma maison avec cette batterie de cuisine. Je trouvais presque indécent d’en faire des objets de décoration, alors qu’elles avaient été témoins des années de misère de ma famille paternelle.

Par contre j’ai hérité, par choix, de la sixième (voir photo). Elle est un peu cabossée et sa belle couleur cuivrée est ternie sur une bonne partie, par le gris de l’étain qui avait servi à la réparer. C’était à l’évidence la casserole la plus utilisée par ma grand-mère. Elle mérite donc tout mon respect.

Je lui ai d’ailleurs trouvé, par pur hasard, un compagnon de misère : un vieux poêlon en cuivre, qui a une pièce soudée au fond, pour boucher un gros trou. Malheureusement pour lui, un autre trou s’était formé juste à côté, qui a signé sa mise à la retraite définitive.

Vous vous demandez pourquoi je vous parle de vieilles casseroles, n’est-ce pas ?

J’aime les vieux objets, ils ont toute une histoire et peuvent nous enseigner. Oui, oui, une vieille casserole peut m’apprendre des choses !

D’abord, elle me dit que pendant ces années de misère, ma grand-mère trouvait quand même le moyen de cuisiner, quand elle pouvait se procurer quelque chose à manger, bien sûr.

Ces restaurations de vieux matériels me disent aussi qu’on poussait les objets aussi loin que possible, avant de les déclarer inutiles et bons à jeter. Notre société de consommation est en train de prendre conscience que de vouloir toujours du neuf coûte cher inutilement et n’est pas toujours synonyme de solidité. On parle même “d’obsolescence programmée” de la majorité de nos appareils électriques, téléphones…

Que veut dire cette expression barbare ? Juste qu’on a privilégié le plastique au détriment du métal, en particulier sur des petites pièces qui semblent insignifiantes, mais qui vont casser au bout de quelques mois, ou quelques petites années. Histoire d’obliger “le consommateur” à le changer pour un nouveau qui ne sera de toutes façons pas plus solide. C’est ce qu’on appelle “le consumérisme”, ou l’art de consommer.

Un objet neuf et brillant n’est pas toujours le plus performant et encore moins le plus solide

Une interpellation pour nos vies aujourd’hui

  • La valeur d’une personne n’est pas entièrement liée à son aspect extérieur, à sa beauté corporelle visible.

  • La vieillesse n’est pas synonyme d’inutilité et de laideur.

Quelqu’un dont le visage et le corps sont marqués par l’histoire, en d’autres termes une vieille personne, dégage une lumière dorée qui nous encourage à croire que la vie peut continuer, même si elle comporte des passages très difficiles et douloureux, et qu’on peut même la déclarer BELLE !

On savait déjà que nos anciens sont une bibliothèque et peuvent nous transmettre beaucoup de belles choses : des savoirs-faire oubliés, une histoire familiale ou locale qui n’a pas forcément été conservée dans des livres… Ils sont comme des mines d’or. A nous de nous intéresser à leur histoire et de leur permettre de partager leur richesse accumulée pendant toute une vie.

On redécouvre aussi qu’une vieil homme, une vieille femme, tous ridés et fripés, sont beaux. Leur beauté intérieure se voit dans la lumière de leurs visages, dans les sentiers de leurs rides et de leurs cicatrices, dans l’éclat de leurs yeux fatigués et de leur sourire parfois un peu édenté. Ces photos nous touchent, nous inspirent et parlent directement à notre cœur.

Rions un peu

Il y a de nombreuses années, j’avais vu un sketch hilarant qui tournait autour d’une salière électrique qui ne voulait pas fonctionner. A ma grande surprise, j’ai découvert ensuite que ce que je croyais être juste une blague, existait vraiment ! Ma maman en avait d’ailleurs une, assortie d’une poivrière, aussi électrique !

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