L’intégralité de l’interview de son Excellence, monsieur Lassina Zerbo, Premier ministre, Chef du Gouvernement, à l’occasion de la rentrée gouvernementale.

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” Avant tout propos, je voudrais remercier les ministres sortants pour leurs actions et leurs contributions à l’œuvre qui a été entamée depuis le premier quinquennat du chef de l’État et ce second quinquennat qui a démarré. Nous sommes reconnaissants pour le travail qu’ils ont abattu et nous allons essayer de prendre le témoin et essayer de continuer. Mais aujourd’hui, le chef de l’État qui a parlé de changement de paradigme, il a été fort dans ses propos et c’est ce qui m’a personnellement impressionné. Le chef de l’État a été clair dans la dynamique de ce qu’il a compris du message du peuple. Il a parlé de discipline, il a parlé de cohésion, d’humilité, pour être à l’écoute du peuple, et servir le peuple et être sur le terrain. C’est en somme ce que nous avons discuté aujourd’hui et je tiens à dire que je suis satisfait de voir qu’il y aura cette cohésion-là entre les membres du gouvernement, parce que c’est de la cohésion des membres du gouvernement qu’il y aura cohésion dans la population et même entre les hommes et les femmes de médias. Voilà un peu en substance ce dont nous avons discuté avec des indicateurs de performance qui vont aller de façon régulière et même s’il y a eu des indicateurs de performance qui ont existé dans le temps, on aimerait faire des synergies pour les améliorer. On n’est pas là pour réinventer la roue, on est là pour continuer et voir ce qu’on peut amener de mieux et faire mieux pour être en contact direct avec les populations.
Un autre grand changement, on va essayer dans cette dynamique de réduction du train de vie de l’État, d’essayer d’être proche de la population, sans faire souffrir l’État. Donc les parrainages et autres, nous allons essayer de réduire ça au maximum pour que les ministres se consacrent à leur travail. On ne dit pas de ne pas aller sur le terrain, les ministres iront sur le terrain, mais sur des questions essentielles et des questions qui concernent leurs ministères. On ne dit pas de ne pas faire du social non plus, parce que le social fait partie de notre culture, mais on veut simplement appeler les uns et les autres pour une réduction du train de vie de l’État pour que les populations les comprennent. Nous, on les comprend ; on dit qu’on les a entendus, il faut créer et ramener cette confiance-là entre les dirigeants et la population pour nous permettre de dérouler le programme pour lequel le Chef de l’État a été élu. S’il a été élu sur un programme, c’est parce que la majorité des Burkinabè ont voulu que ce programme soit déroulé pendant son quinquennat. Et c’est ce que nous allons nous atteler à faire. Voilà en substance ce que je voulais dire aujourd’hui.
Comment vous comptez marquer votre premier mois de fonction ?
Dans les 30 jours, le chef de l’État l’a dit, la question essentielle, c’est la question sécuritaire. C’est ce qui est essentiel aujourd’hui. Et comment traiter de cette question, les ministres des armées et des anciens combattants et celui en charge de la sécurité ont été interpellés sur ces questions, il ne s’agit pas de présenter les problèmes mais d’apporter les solutions. Qu’est-ce qu’on peut faire pour faire face à cette question de sécurité? Nous allons discuter immédiatement avec les deux ministres pour voir les propositions concrètes qui sont sur la table pour répondre aussi au besoin de nos militaires, gendarmes et paramilitaires qui sont sur le terrain. Voilà ce que nous attendons et je puis vous assurer que ça va être fait dans les meilleurs délais. On va inviter toutes les composantes, parce que cette guerre ce n’est pas seulement une guerre armée-terroristes, c’est une guerre dans laquelle nous devons tous nous impliquer : la population, le renseignement, la méthode. Donc, nous devons appuyer ces deux ministres-là pour qu’ils puissent faire leur travail et être à l’écoute des gens qui sont loin sur le terrain et aller à leur contact aussi pour voir comment on peut améliorer leurs conditions de combat et leurs conditions d’approche par rapport à cette question de terrorisme. Donc, quand vous parlez de premier mois, c’est ça notre priorité dans les 30 premiers jours. Mais comment on le fera, on va voir avec les deux ministres. Mais naturellement, vous savez quand on est au gouvernement, tout est prioritaire, surtout dans le contexte dans lequel nous sommes. On parle de cherté de vie, avec la pandémie Covid, les difficultés dans les cultures cette année, on va aller certainement vers une pénurie alimentaire à laquelle il faut faire face, et tout ça c’est des priorités. Quand on rentre dans la période de soudure, il faut pouvoir faire face à ça, donc il faut que nous soyons à l’écoute des populations pour voir comment adresser ces questions-là et répondre de façon sereine et de façon aussi flexible et dynamique pour que la population sente que nous sommes à son écoute et cette confiance qui pourra nous permettre d’avoir cette solidarité et cette tolérance pour agir dans les autres domaines.
L’autorité de l’État est aujourd’hui mise à mal; comment votre gouvernement compte redresser la barre ?
La question de l’autorité de l’État, nous en avons discuté. Et nous parlons d’abord d’une discipline qui doit créer la confiance et la solidarité d’action entre nous. Et quand on parle de l’autorité de l’État, c’est parce qu’il y a un problème de discipline en bas de la hiérarchie, et un problème auquel il faut qu’on s’attache. Mais comment gérer ça sans le concours de tous ? Et vous-mêmes femmes et hommes de médias, quand vous parlez d’autorité de l’État dans vos écrits, et dans vos manières d’approcher certains dossiers, il faut qu’on puisse s’imprégner des dossiers pour permettre à l’État d’asseoir son autorité aussi. Parce que l’autorité de l’État n’est pas seulement d’un ministre à ses départements dans l’immédiat, mais c’est aussi depuis la haute hiérarchie jusqu’à la population. C’est ça qui fait amener l’autorité de l’État. Je vais vous donner une anecdote. Moi qui viens d’être dans un cortège qui est dû au Premier ministre, hier on circulait et le cortège arrive à un feu et il y a quelqu’un qui était au milieu et les gendarmes klaxonnent et il leur dit non, « passez de ce côté », et ils klaxonnent encore et il dit, « je vous dis de passer de ce côté ».
Vous voyez, quand on est dans un contexte comme cela, que faire ? Donc l’autorité de l’État aussi, c’est ça. On vous interpelle justement pour aider la population à intégrer ce civisme-là, qui nous permettra de travailler dans la sérénité et dans la paix. C’est une petite anecdote, mais qui a tout son pesant d’or quand vous parlez de l’autorité de l’État. Mais c’est une question que nous prenons au sérieux et je crois que notre cohésion, notre solidarité, notre sens du devoir et de la responsabilité envers nos populations nous permettront d’asseoir cette autorité de l’État, parce qu’elle viendra aussi de la confiance du peuple” .
DCRP/Primature

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